On recherche de grands serviteurs du Bien Commun

Qu’est ce qui manque le plus à la France pour se relever ?

Je comprends d’ autant plus cette question d’ un ami que je me la pose moi-même. Et, depuis un demi siècle, se sont accumulées tant de déficiences qui affaiblissent notre patrie, que les classer n’ est pas évident. Je finis par lui répondre qu’il me semble normal de chercher la réponse en prenant en compte, avec une grande sollicitude, les besoins de notre jeunesse.

Or cette jeunesse a un besoin pressant d’une formation à la hauteur des enjeux cruciaux de l’heure actuelle. De ce fait, la France ne peut pas se passer de voir se créer de nouveaux pensionnats « unisexes » recevant des élèves de la classe de troisième à la Terminale, avec l’ambition affichée de se doter de jeunes femmes et de jeunes hommes, structurés spirituellement, moralement et culturellement. C’est un investissement majeur qui demandera des sacrifices à tous les partenaires, familles, enseignants et gestionnaires.

Certes, il existe déjà des établissements indépendants de bonne qualité, mais trop peu et il faut bien le dire, trop rarement fréquentés par des jeunes à fort potentiel. Et je ne vois pas comment la Fille Aînée de l’Église pourrait se passer dans tous les domaines clés de l’État de personnalités de premier plan, témoignant par leur vie exemplaire et leurs compétences qu’ ils sont de grands serviteurs du Bien Commun.

Tout au long de notre histoire sont venus souvent de province ces grandes figures d’ecclésiastiques, de militaires et de responsables politiques, imprégnés de culture catholique et du profond respect de « l’ordre naturel ». Et n’oublions pas ceux qui étaient d’origine étrangère et qui sont devenus les plus fervents de nos patriotes par choix délibéré!

C’est encore de province que viendra le renouveau de la France et je suis prêt à parier qu’il se trouvera encore quelques « pépites », venues d’ ailleurs, plus « catholiques et français » que nombre de nos compatriotes « de souche ». Si, comme je le crains, la France connait de grandes épreuves, il est probable que le pays « profond » pèsera, Dieu merci, plus lourd que les bobos parisiens!

Il faut donc désormais inscrire dans nos priorités la création d’établissements d’enseignement catholique, associant la troisième aux trois classes de l’actuel lycée. Je pense que la troisième est une classe destinée pour les meilleurs à préparer une mentalité de vrai lycéen. Située au sein du même siège que les trois classes du lycée actuel, elle permet de vérifier les aptitudes potentielles des élèves.

Quant aux enseignants authentiquement catholiques et pédagogues de qualité, ils existent en France, mais sont minoritaires et très isolés dans l’enseignement catholique officiel. Je sais qu’ils rêvent de pouvoir, un jour, déployer tout leur potentiel pour des élèves motivés, avec des collègues partageant leur vocation et leur enthousiasme. Des bâtiments à réhabiliter, il y en a beaucoup en France, ne serait-ce qu’en raison de la baisse des vocations religieuses.

Quant au nerf de la guerre, et nous sommes en guerre sans en être encore conscients, mon expérience des dix dernières années m’a montré que les bonnes causes suscitent beaucoup de générosités. Les petits ruisseaux font les grandes rivières, ce qui n’empêche absolument pas un confluent avec une rivière au gros débit ! En conclusion, il ne faut plus tarder.

Père Y. Bonnet

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